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  • Dernière modification de la publication :25 décembre 2022
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Classification :

Ordre : Rodentia Bowdich, 1821 (Rongeurs)
Famille : Echimyidae Gray, 1825
Genre : Myocastor Kerr, 1792

Espèce :

Myocastor coypus (Molina, 1782)

Comment le reconnaître

  • Masse moyenne : 4-10 kg
  • Taille : 36-65 cm, plus 24-45 cm de queue.
  • Rongeur de grande taille, à la silhouette trapue et bossue. La tête, massive et anguleuse, se termine par un museau court, portant de grosses moustaches blanches, dont l’extrémité est blanche. Ces incisives, oranges, sont facilement visibles et permettent d’identifier l’espèce sans difficulté. Sa queue est cylindrique, longue et écailleuse. Quatre des cinq doigts des pattes postérieures sont reliés par une palmure. Le pelage varie du brun au brun roussâtre sur le dos et est plus clair sur le ventre

Description

Comportement

Le ragondin est un animal parfaitement adapté à la vie aquatique. Il creuse des terriers de plusieurs mètres de long dans les berges. Ceux-ci possèdent plusieurs entrées dont une est immergée. Un nid d’herbes est aménagé dans l’élargissement d’un des tunnels, dans lesquels la femelle mettra ses petits au monde et les allaitera les premiers jours.

Ses mœurs sont essentiellement nocturnes mais il possède une activité diurne non négligeable. Dans la journée, il se tient souvent sur des radeaux de plantes aquatiques ou sur des troncs affleurant la surface de l’eau.

Le ragondin utilise toujours les mêmes accès pour sortir de l’eau et aller sur nourrir sur terre. Ces passages sont appelés coulées.

C’est un animal sédentaire dont le territoire se limite à quelques centaines de mètres carrés.

Son odorat et son ouïe sont particulièrement développés, mais sa vision est très faible. Il est quasiment myope et se laisse facilement approcher.

Alors que dans son pays d’origine, les populations sont régulées par les caïmans, les jaguars et autres félidés, il n’a pas de prédateurs sous nos latitudes, à l’exception des jeunes qui peuvent être la proie de rapaces ou de renards.

Après une gestation d’un peu plus de quatre mois, la femelle peut avoir deux ou trois portées de cinq à sept petits par an (selon les disponibilités en ressources alimentaires), qu’elle allaite pendant environ huit semaines avant qu’ils ne deviennent indépendants.

Les mamelles de la mère sont situées sur les flancs et non sur le ventre comme les autres mammifères, ce qui lui permet de nager alors que les jeunes sont accrochés aux tétines.

Les ragondins atteignent leur maturité sexuelle au bout de six mois et vivent en couple, parfois en colonies importantes.

Originaire d’Amérique du Sud, il est introduit en Europe au XIX siècle pour l’exploitation de sa fourrure bon marché.

Compte tenu de ses capacités d’adaptation et de sa forte natalité, le ragondin n’est absolument pas menacé même s’il est traqué et piégé à cause des dégâts qu’il peut provoquer aux berges et dans les cultures.

En Europe, le ragondin est inscrit depuis 2016 dans la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes par l’Union Européenne dont la France.

Raisons de son statut:
Il est accusé de dégrader les berges, favorisant leur érosion progressive, de fragiliser les fondations des ouvrages hydrauliques par leurs réseaux de galeries, menacer certaines espèces végétales à cause de leur surconsommation, détruire des nids d’oiseaux aquatiques. Le ragondin est aussi vecteur de maladies telle que la leptospirose.
A l’inverse, lorsque sa densité n’est pas trop importante, la présence de cette espèce joue un rôle positif dans l’entretien des marais ( roseaux, lentilles d’eau. ..) et limite la présence des rats musqués plus nocifs.

Alimentation

Le ragondin a un régime essentiellement végétarien. Il se nourrit de feuilles et de tiges de végétaux aquatiques, de racines et de tubercules, parfois d’écorces de jeunes arbres, mais ne dédaigne pas les fruits et les légumes lorsqu’il en trouve.

Compte tenu de la faible teneur en nutriments des végétaux qu’il absorbe, le ragondin qui pratique la double digestion est obligé, pour éviter les carences, de consommer les caecotrophes (sortes de crottes humides et luisantes se présentant en grappes) issues de la première phase de digestion.

Espèces proches

Lorsqu’on l’observe de loin, on peut le confondre avec le Rat musqué Ondatra zibethicus qui est beaucoup plus petit et a un museau arrondi et une queue comprimée latéralement.

Dans l’eau, il ressemble un peu au Castor d’Europe Castor fiber qui est plus gros et qui a une queue plate et pas de blanc au niveau du museau.

La Loutre d’Europe Lutra lutra est beaucoup plus grosse et a une queue massive, poilue et terminée en pointe.

Le saviez-vous

Le ragondin est vecteur d’une zoonose : la leptospirose parfois appelée maladie du rat.

Il est fortement déconseillé de tremper ses mains dans l’eau ou de se baigner dans les eaux stagnantes, et de ne pratiquer ce dernier exercice que dans les plans d’eau aménagés à cet effet, dans lesquels l’eau est régulièrement analysée. En effet, la leptospirose est une maladie bactérienne sévère qui, si elle n’est pas diagnostiquée à temps, peut entraîner des troubles graves aux reins et au foie. Cette affection atteint principalement les professionnels (éleveurs, égoutiers, pisciculteurs…) mais peut toucher également les adeptes des loisirs aquatiques (pêche, canyoning, rafting…) par contact avec les eaux douces souillées par des animaux atteints de la maladie.

Outre la leptospirose, il peut se révéler porteur de la toxoplasmose, de la douve du foie et de l’échinococcose. Bref un adorable petit animal de compagnie !

Contributions

Chrystèle Poinson 1 photo

En vidéo

Crédits

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